Historique

Le théâtre du N-ombr’île est fondé en 1995 par deux plasticiennes passionnées par la technique bien connue de l’ombre chinoise: Anne Peeters et Réjane Hallet.

Leur expérimentation de l’ombre débouche sur la création d’un premier spectacle,
« Histoires mirobolantes »
, quatre petits sketches visuels.
On y trouve déjà l’humour, le surréalisme et la recherche graphique qui caractérisent leur parcours ultérieur. Elles jouent ce spectacle pendant un an dans des écoles, maisons de jeunes, fêtes de rue…
L’enthousiasme du public les encourage à poursuivre leur trajet dans cette voie.
En s’inspirant de l’univers du polar et des vieux films de détectives, elles imaginent un second spectacle : « Ce qui se cache derrière les façades ».

Un thriller de parodie baigné dans l’ambiance du vieux Bruxelles, où s’entrecroisent des personnages truculents (une concierge, des agents de quartiers, des Polonais…). La structure du castelet et des portes marionnettes est fabriquée par les mains agiles de Maria Brouillard. Le spectacle est accompagné d’une bande son sur laquelle se greffent des dialogues pleins de verve.

Nos plasticiennes se plongent ensuite dans l’univers du conte, en adaptant une histoire traditionnelle russe, « Jemile-la-loque ». Aux fins fonds de la steppe, un paysan paresseux somnole toute la journée sur son poêle, jusqu’au jour où il rencontre un poisson magique…

Leur quatrième spectacle, « La vie privée des animaux », marque un tournant dans l’esprit de la troupe. En effet, la compagnie collabore avec des musiciens de jazz (Jeremy Mosseray : percussions, Yo : chant, flûte, Manuel Roland : guitare) qui, au gré des ombres, improvisent et créent un décor sonore. Depuis cette rencontre, la bande enregistrée laisse la place au bruitage en direct et l’écran devient beaucoup plus large.

En 1998, la troupe s’agrandit, s’y joignent la comédienne Pascale Deneft et le scénographe Antoine Clette.

Suite à une commande pour « le festival nomade », festival itinérant, la troupe parodie l’opéra traditionnel de Pékin dans « L’empire des criquets » (sur un concept de Pascale Deneft). Pour la première fois, l’histoire en ombres est encadrée par deux interventions comiques devant l’écran: une danse aux éventails et une chanson d’opéra asiatique. Ce spectacle présente volontairement une Chine de pacotille, proche des chinoiseries kitsch du début du vingtième siècle. Le bruitage est relayé par une chanteuse, Jamila Salmi.

En septembre 2ooo, Le théâtre du N-ombr’île relève un nouveau défi :
mélanger théâtre d’ombre et théâtre forain.
Il s’agit de créer un spectacle que l’on puisse jouer à l’extérieur dans n’importe quelles conditions. Le scénographe élabore de nouvelles techniques de marionnettes et d’éclairage beaucoup plus performantes…

Le Dr Kaddy et sa troupe présentent « Le Noyé de la Tamise », un remake de film d’horreur en ombre, imprégnée de l’ambiance londonienne du XIXe° siècle. Des scènes de boniment, de la jonglerie, du mime et du chant plongent le spectateur dans un climat propice au grand frisson. Une interaction continue entre l’histoire en ombres et les comédiens manipulateurs crée un double niveau de narration. Des fantômes apparaissent en vrai !

Pour les « Les trois petits cochons », le Théâtre du N-ombr’île ajoute de la couleur sur ses marionnettes.
Ça rend l’ombre moins effrayante et plus accessible pour les enfants.

Avec la volonté de faire du théâtre de rue, la troupe crée un nouveau spectacle interactif :
« AMBULANCE ».

Autour d’un dispensaire d’extérieur, un groupe de médecins et d’infirmières farfelus auscultent et opèrent en direct. L’écran de théâtre d’ombre fait tantôt office d’appareil révolutionnaire d’échographie, et tantôt sert de système vidéo permettant la retransmission d’opérations en direct.
Avec le choix de faire une « petite forme » sans paroles…

La compagnie développe un travail de clown qui prend autant voir plus d’importance que la technique des ombres. Avec l’aide de Amanda Kibbel pour la mise en scène et celle de Christian Coppin pour la mise en son.

« En août 2004, Réjane Hallet disparaît dans un tragique accident de la route.
La compagnie a dès lors cessé toute activité pendant à peu près un an. Elle reprend petit a petit avec différents projets, en développant de nouvelles collaborations.

« Les frères Jaques » : 2 sketchs en ombres sur des chansons des célèbres chanteur de music-hall. (Antoine Clette, Anne Peeters et Pascale Deneft)

« Danse Orientales » : ombres dansantes… (Pascale Deneft)

« Allô ! Plombier ? » : ombres érotiques (Antoine Clette, Bernard Destrée)

« Parlez après le signal sonore » : théâtre clownesque (collaboration avec le radeau de la radicule : Estelle Beugin, Anne Van K, Antoine Clette…)

« Papou » : spectacles pour tout petit en marionnettes 3d (collaboration avec Ratoon Company, Anne Peeters, Amanda Kibble, Bernard Destrée…).